L’histoire de la pâtisserie et une guerre entre la France et le Mexique
Dans l'histoire de la pâtisserie, on évoque rarement la courte guerre de la pâtisserie qui a opposé le Mexique à la France. Ce court conflit, qui a duré moins de quatre mois entre 1838 et 1839, a en fait coûté la vie à de nombreuses personnes dans les deux camps et a fait perdre une jambe au général Antonio López de Santa Anna. Et tout cela à cause du saccage d'une pâtisserie française. Découvrons ce qui s'est passé.
Que s'est-il passé ?
La Guerre des Pâtisseries, ou première intervention française au Mexique, s'est déroulée à une époque de fortes tensions où certains groupes d'intérêt se disputaient le contrôle du Mexique. La destruction des biens et le pillage des entreprises ont amené les étrangers à se tourner vers leur roi pour obtenir une compensation, le gouvernement mexicain fermant les yeux sur ces actes. Un certain Monsieur Remontel est l'un de ces étrangers qui s'est plaint au roi Louis-Philippe 1er. Le chef pâtissier a affirmé que sa boutique, située juste à l'extérieur de Mexico, avait été pillée par des officiers mexicains. Alors que la valeur de la boutique était inférieure à 1 000 pesos, Remontel a exigé 60 000 pesos de réparations au gouvernement mexicain !
Compte tenu de cette affaire et d'autres cas de destruction, le premier ministre français de l'époque, Louis-Mathieu Molé, a exigé du gouvernement mexicain des réparations s'élevant à 600 000 pesos. Le président mexicain Anastasio Bustamante a refusé. Après tout, le salaire journalier était proche de 1 peso par jour, et 600 000 pesos, c'était une somme trop importante.
La France riposte
Le roi Louis-Philippe ordonne le blocus de tous les ports mexicains du golfe du Mexique, bombarde la forteresse de San Juan de Ulúa et finit par s'emparer de Veracruz. C'était une action importante étant donné que la France était le troisième partenaire commercial du Mexique à l'époque. Le général Antonio López de Santa Anna, leader respecté, a décidé de sortir de sa retraite pour faire le point sur la situation et les dégâts Cependant, il s'est fait tirer dessus et il a perdu sa jambe !
La résolution
Un traité entre les deux pays fut bientôt signé pour mettre fin à la Guerre des Pâtisseries, le Mexique acceptant de payer la somme de 600 000 pesos. Mais en réalité, le Mexique ne l'a jamais payée, ce qui a contribué à l'intervention française au Mexique en 1861. Le chapitre suivant de l'histoire de la pâtisserie a vu le Mexique triompher en 1867, et on n'a plus jamais entendu parler de Monsieur Remontel. En 1880, les deux pays ont repris leurs relations diplomatiques en oubliant toute demande de réparation du passé.
C'est une bonne chose pour les amateurs de pâtisseries qui sont heureux de déguster à la fois des pâtisseries françaises et des pan dulce d'influence franco-espagnole comme les conchas. Espérons que dans l'histoire de la pâtisserie, il n'y ait qu'une seule guerre de la pâtisserie... car elles sont trop délicieuses pour être détruites.